Je retrouve en gravure des sensations similaires à celle que je pouvais avoir lorsque je développais mes photos. J'avais alors pour habitude de réserver le labo photo en choisissant l'avant dernier créneau de la journée, sachant pertinemment que personne ne prendrait le dernier : je pouvais ainsi profiter de deux créneaux d’affilée.
J'amenai une cassette sur laquelle j'avais enregistré ma playlist "darkroom". Oui oui, j'ai bien dit une cassette, cette expérience date du temps où l'on utilisait des pellicules pour la photo et où, même si le CD était bien présent, les cassettes étaient encore pas mal utilisées... Bref, je m'enfermai dans la chambre noire, mettais ma musique et je pouvais rester plus de quatre heures à développer mes photos : je ne voyais pas le temps passer.
En gravure, c'est un peu pareil : je ne vois plus le temps passer, je suis dans ma bulle, je me sens bien, comme apaisée. Et comme pour la photo, ce que j'aime le plus, c'est de voire apparaître l'image, de révéler le motif.
J'aime le contact avec les matériaux, les outils, creuser la plaque. C'est d'ailleurs pour cela que je préfère la gravure sur bois ou sur lino à la gravure sur zinc ou cuivre.

Vite fait